lundi 12 octobre 2015

Policiers d'élite à bout : ils vont aussi porter plainte pour mise en danger de la vie d'autrui

Epuisés par la surcharge de travail, les policiers d'élite du service de protection des personnalités ont prévu cette semaine de dénoncer les agissements de leur hiérarchie. Outre 1,3 million d'heures supplémentaires non rémunérées, ces fonctionnaires d'élite veulent porter plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui.
"Quand on est crevé, qu'on a pas dormi, qu'on est hyper-stressé, en hyper-vigilance constante, et qu'on conduit avec un armement, c'est une bombe à retardement ce service" : cette phrase de Laurent Franck Liénard, avocat des policiers du SDLP, décrit toute la détresse d'un corps d'élite. Celui du service de protection des personnalités (SDLP) qui a décidé de porter plainte pour les 1,3 million heures supplémentaires qui n'auraient pas été payées aux fonctionnaires. Cette plainte sera déposée cette semaine, révèle ce lundi martin BFMTV. Et elle sera déposée contre X pour heures supplémentaires non rémunérées donc, mais aussi "harcèlement moral" et "mise en danger de la vie d'autrui".
"C'est vrai que les attentats ont aggravé la situation parce qu'on a pris de nouvelles missions, parce que plein d'autres personnes sont menacées actuellement. On fait des journées de 10, 15, jusqu'à 18 heures d'affilée. On n'a quasiment plus de repos. Ça m'est arrivé de travailler 20 ou 25 jours à la suite", témoigne un policier sous couvert d'anonymat auprès de BFMTV.
En janvier, un policier s'était malencontreusement tiré dessus
Depuis près d'un an et demi en effet, les policiers du SDLP affirment ne plus pouvoir mener à bien leurs missions. Notamment à cause de la surcharge de travail : suite aux attentats de janvier, le nombre de personnalités à surveiller aurait sensiblement augmenté. En cumulant les heures de travail et  en enchaînant les missions de protection sans discontinuer, les policiers ne se sentiraient plus capables d'être en alerte maximal... ce qui pourrait avoir des répercussions sur leur vie : en janvier dernier, un policier chargé de la protection de l'imam de Drancy s'était tiré malencontreusement une balle dans la cuisse.
Basé à Paris, le service de protection doit assurer la sécurité des membres du Gouvernement, des hautes personnalités étrangères, et des personnalités françaises, "auxquelles en fonction des risques et menaces évalués par les services spécialisés et sur décision du ministre de l'Intérieur, il est accordé de telles mesures ", selon le site du ministère de l'Intérieur.
 

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